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Je pense que vous avez reçu mes lettres. Je suis heureux toutes les fois que j’ai l’occasion de vous envoyer un serrement de main.

Victor Hugo[1].


À XXX.


Hauteville-House, 24 avril 1870.
Citoyens,

Je m’empresse de répondre à votre honorable appel. Vous avez raison de le dire, je suis des vôtres.

Flourens, champion de la Grèce, Tibaldi, soldat de l’Italie, ont bien mérité de la France, car Grèce, Italie et France, c’est la lumière.

Tous deux ont combattu pour la lumière contre les ténèbres.

Je les félicite et je les remercie.

Le dernier acte de Flourens à Paris a été l’ébauche d’une barricade. Lui, homme de l’idée, il est aussi l’homme de l’épée. Pourquoi ? c’est que le combat aujourd’hui, c’est la paix demain. La liberté commence nécessairement par la délivrance. La Révolution, c’est la vérité. Derrière la barricade du droit, l’aurore se lève.

Je porte un toast à la Révolution.

Victor Hugo.


À Auguste Vacquerie[2].


H.-H., dim. 24 avril.

Cher Auguste, vous trouverez sous ce pli trois choses :

1° ma réponse à M. de Blazer dont vous m’avez envoyé la lettre.

2° quelques lignes relatives à de faux vers de moi qu’on publie dans les journaux (Électeur libre, etc.). Je voudrais que le Rappel publiât ces lignes ou quelque chose qui leur ressemblât.

3° une curiosité, si le Rappel en veut. C’est une lettre que m’a adressée le prétendant à l’empire, le fils soi-disant du Roi de Rome. Cette lettre est de décembre dernier, mais le plébiscite la remet à neuf. Ce Mathurin Bruneau de l’empire m’écrit comme si je lui avais écrit, — comme si j’étais de son parti, comme s’il me connaissait. Tout cela est imaginaire comme son trône. Il va sans dire que je ne sais pas qui c’est, et que je ne lui ai

  1. Communiquée par le British Museum. Londres.
  2. Inédite.