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À Edgar Quinet[1].


Hauteville-House, 30 déc. 1869.

Cher Quinet, les mots me manquent pour vous dire à quel point votre lettre me touche. Vous me parlez de mes fils en termes exquis et tendres. Mettez mon émotion aux pieds de votre noble femme. Unissons-nous profondément, mon admirable ami. L’avenir a besoin de votre grand esprit et de votre cœur puissant. La puissance du cœur est encore la plus grande des forces. Vous l’avez. Et à ce don suprême vous joignez toutes les hautes lumières de la pensée. Il y a du prophète en vous. Je vous aime et je vous embrasse.

Victor Hugo[2].


À Madame Frédéric Godefroy.


[S. d., 1869.]

Je suis, madame, bien touché de vos gracieuses paroles. J’ai lu l’ouvrage que votre lettre accompagnait[3]. Soyez assez bonne pour transmettre mon applaudissement à l’homme distingué qui a l’honneur et le bonheur d’être votre mari, et pour lui dire que j’aime la liberté, même contre moi[4], et que le talent me plaît sous toutes ses formes, même quand il m’est hostile.

Je mets à vos pieds, madame, mes respects et mes hommages.

Victor Hugo[5].


À Hippolyte Lucas.


Hauteville-House, 1869.

Cher confrère, vous terminez sur l’Homme qui Rit comme vous avez commencé, éloquemment et cordialement. Je ne saurais vous dire combien votre noble et affectueuse adhésion m’est douce, si bien pensée, si bien sentie et si bien dite. On me fait l’honneur de me traiter comme Shakespeare, dont Forbes a dit totus in antithesi. Tant que le bon Dieu ne

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale. Nouvelles acquisitions françaises.
  3. Les Poètes français des xviiexviiiexixe siècles, 1869.
  4. Le livre contenait douze pages de critique acerbe qui trouvent leur source dans le regret que Victor Hugo n’ait pas conservé la foi qui avait présidé à ses premières œuvres.
  5. Bibliothèque Nationale.