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À Paul Meurice[1].


H.-H., 12 juillet.

Encore moi. Toujours moi. Voici une page que je ne crois pas possible de publier en France. Pourtant elle est, je crois, utile. Voulez-vous être assez bon pour la remettre de ma part à M. de Girardin, en lui disant, vu le danger, que c’est pour communication à lui, et non pour insertion au journal.

Pardon. Merci. À vous du plus profond de moi.

V.[2]


À Swinburne.


H.-H., 14 juillet.
La grande date.

Cher et cordial poëte, j’ai été profondément ému de votre lettre et de votre article[3].

Vous avez raison : vous, Byron, Shelley, trois aristocrates, trois républicains. Et moi-même, c’est de l’aristocratie que j’ai monté à la démocratie, c’est de la pairie que je suis arrivé à la république, comme on va d’un fleuve à l’océan. Ce sont là de beaux phénomènes. Rien de significatif comme ces victoires de la vérité.

Merci, ex imo corde, de votre magnifique travail sur mon livre[4]. Quelle haute philosophie, et quelle intuition profonde vous avez ! Dans le grand critique, on sent le grand poëte[5].


À un critique.


H.-H., 16 juillet [/69][6].

Vous me faites, Monsieur, l’honneur de me traiter comme Voltaire a traité Shakespeare. Je ne sais pas si j’ai, comme Shakespeare, beaucoup d’extravagance ; mais je sais que, comme Voltaire, vous avez beaucoup d’esprit. Permettez-moi de vous remercier.

Victor Hugo[7].
  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Article traduit dans le Courrier de l’Europe.
  4. L’Homme qui Rit.
  5. Archives de la famille de Victor Hugo.
  6. Ajouté par une main anonyme.
  7. Communiquée par la Bibliothèque de Boulogne-sur-Mer.