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imprévus ont achevé de me mettre à sec. Ma pauvre bourse de voyage n’ira pas loin maintenant. Note : depuis dix mois, j’ai payé plus de dix mille francs de dettes de votre pauvre mère, sans compter les paiements que j’ai faits à Bruxelles à ses créanciers. Beaucoup de ces dettes sont évidemment surfaites, mais je paie. Tout cet inattendu a écrasé mon revenu cette année. C’est égal, je festoierai Charles-trinité de mon mieux. Seulement, mon Charles, préviens-moi de ton arrivée au moins huit jours d’avance. Victor trouvera sous ce pli une traite à son ordre (pour le trimestre d’Adèle. 1er juillet-1er octobre)[1]. Mon Victor, rappelle, je te prie, à Adèle que, si elle vient, comme elle l’a promis, je lui fais cadeau des 500 fr. pour son voyage. Mais que, si elle ne vient pas, elle aura à les rembourser sur les trimestres suivants. Je veux donner une prime à son retour. — Hé bien, Paris remue donc ! Cela n’aboutira pas encore cette fois. Mais gare à la prochaine secousse. Toutes mes lettres de Paris ont été interceptées. — À l’instant, les journaux arrivent. Pas de Rappel. L’Indépendance dit que le Rappel n’a pas paru, et parle aussi d’un mandat d’amener[2]. Allons, nous voilà inquiets. Heureusement cela n’empêche pas doux petit Georges de téter et l’avenir d’arriver.

Je vous embrasse tous tendrement.

V.

Mon Charles, Mme  Drouet, dans l’enthousiasme de ta lettre l’a copiée et envoyée à Rascol qui est de ses amis, et voilà ton bel article en train de faire son tour d’Europe. — Mon Victor, fais ce que tu pourras pour le portrait qu’a essayé de moi miss Brock. J’ai reçu le connaissement de Rotterdam, mais l’envoi n’est pas encore arrivé[3].


À François-Victor[4].


H.-H., 28 juin.

Je t’écris vite quelques lignes, mon Victor, voulant que ceci parte, vu que tu attends l’or.

Compte :

1° Votre trimestre à Charles et à toi 6 634,37c

2° Ma part de loyer échéant le 1er juillet 166,66

6 801,03

  1. Suivent des comptes.
  2. Les bureaux du Rappel avaient été envahis. Des mandats d’amener avaient été lancés contre Paul Meurice et Vacquerie, mais l’affaire n’eut pas de suites.
  3. Bibliothèque Nationale.
  4. Inédite.