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sera meilleur encore. C’est pour l’avoir meilleur que j’ai un peu attendu. Vous recevrez le tonneau dans une quinzaine de jours au plus tard.

Chère bien-aimée, tous les détails que tu nous donnes, à Julie ou à moi, sont et restent confidentiels. Écris-moi explicitement, et sans craindre que rien transpire, où vous en êtes, individuellement, avec les diverses personnes de votre entourage à Bruxelles. Ces renseignements me guideront moi-même.

Je reçois force messages, très compliqués, Lacroix, Hetzel, etc., etc. — offres, etc. — Ma prochaine, très prochaine lettre, contiendra des détails. Je fais le tour de vous quatre, et je vous embrasse, mes bien-aimés, bien tendrement.

V.

Kesler a été charmé de tes bonnes et chaudes paroles. J’envoie à Victor la fin de son article dans la Gazette avec un numéro pour Verboeckhoven. Je remercie mon Victor de l’envoi du Soleil[1].


À Madame Victor Hugo. À Charles et à François-Victor.


[Début de mars 1867.]

          [2]Question Hernani. Auguste vous l’a sans doute écrit, et vous m’approuvez. Je me tire d’affaire en créant un alter ego (composé de cinq) qui me remplacera, et décidera en connaissance de cause tout ce que je ne puis décider qu’à tâtons, à commencer par la distribution. Mon Charles, il faut tenir compte des obstacles inhérents au théâtre. Les cinq sont Vacquerie, Meurice, Thierry, C. Doucet et Paul Foucher. (Paul m’a fait une avance très cordiale, et j’essaie encore une fois de la réconciliation[3]).) Du reste, je vois cette reprise moins en beau que vous. Je n’aurai que la quantité de succès que voudra le gouvernement. On peut me faire une première représentation de police. Je suis absolument dans la gueule du bon loup Bonaparte. Or cette gueule n’est pas rose. Quant à l’argent, j’y perdrai. Ces reprises me prennent un temps effrayant. Je reçois cinquante lettres par courrier, sans compter les journaux auxquels il faut répondre. En dehors du théâtre, Beauvallet, Laferrière, Judith, etc., me demandent des rôles. Quand j’ai écrit dans une journée vingt lettres, je ne puis écrire vingt pages. Cela interrompt presque mon travail. J’allais faire Torquemada, impossible

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Le début de cette lettre manque.
  3. Paul Foucher, correspondant de l’Indépendance belge, s’était montré, depuis le début de l’exil, plus que tiède dans ses comptes rendus des œuvres de Victor Hugo.