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Ouf ! en voilà une lettre ! Pour ma peine, je vous prends tous dans mes bras, depuis les grands jusqu’au petit. Je pense que mon Charles est de retour avec sa couvée. Encore un tendre embrassement.

V.

Questionnez M. Van Vambeke sur l’italien. Il est peu probable que l’impôt sur cette rente soit de 70 fr. pour 750 fr. Le dixième. C’est peu admissible. L’Income tax anglais serait dix fois dépassé.

Votre mère a donné en legs : 1° sa broche de Froment-Meurice ; 2° son bracelet d’argent. Les avez-vous là-bas[1] ?


À Auguste Vacquerie[2].


H.-H., 2 février.

Méconnaîtrait est une parfaite faute de français, et il n’est pas inutile de battre en brèche l’infaillibilité de Racine, aussi bête que celle du pape ; mais de votre côté, vos raisons sont excellentes, et je donne raison à vos raisons[3]. Vous avez bien fait. Dans les éditions suivantes, le texte complet reparaîtra. En attendant je vous approuve et je vous remercie, ex imo corde.

Voyez donc M. Lacroix. Ces retards sont pour moi incompréhensibles. Il est muet comme le sphinx et lent comme la tortue. Il a reçu le 1er volume le 21 9bre et l’on a mis dix semaines à l’imprimer. Si cela continue de ce train, il faudra sept mois pour imprimer les trois autres, et nous paraîtrons à l’automne. Est-ce son intention ? — Quelquefois je ne reçois qu’une feuille par semaine. Lisez-lui, je vous prie, ce bout de lettre. Je renvoie toujours les épreuves le jour même corrigées. J’ai vu du T. 2 jusqu’à la feuille 8 (en 1re) en comptant les quatre feuilles que je reçois aujourd’hui, et qui seront à la poste ce soir. Jamais un retard de mon côté.

Voici mon portrait-carte pour M. Georges Bell. Il aimera cela, je crois, autant qu’un billet de quelques lignes. Serez-vous assez bon pour le lui transmettre.

Cordial shake-hand à votre neveu. Mes hommages à madame Ernest et à mademoiselle Catherine, et que vous dire à vous ? Quand je songe que la

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. « Après une longue hésitation, j’ai pris sur moi de couper, ou plutôt de ne pas faire ajouter, la phrase : « Et que méconnaîtrait l’ail même de son père, comme dit Racine avec une faute de français ». Ce n’est pas par fétichisme pour Racine, vous le savez, mais il m’a semblé que vous agaciez là, sans grand motif, ses admirateurs, notamment Saint-Victor, Peyrat qui a promis de faire l’article lui-même, etc. » Lettre de Vacquerie, 31 janvier 1869.