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Abon même d’en faire dans le livre trois faux-titres. Je me rallie à tout ce que vous trouvez vrai, et il me semble, tant c’est juste, que c’est ma propre pensée exprimée par vous. Il est évident qu’une de mes prédestinations était d’être votre ami, car c’est une espèce de loi pour moi de toujours approuver quand vous parlez, de même que de toujours applaudir quand vous écrivez. Je ne pourrais faire autrement. C’est ma nature qui est ainsi.

Envoyez-moi, dès que vous pourrez, la table, ou le tableau, du livre. Cela me sera utile pour ce que j’ai à écrire. J’ai promis cela pour le 15 décembre. Je vais repartir bientôt pour Guernesey. Quand vous reverrai-je ? Il est triste d’être absent de ce Paris que vous allez remplir cet hiver d’un bruit de gloire et de succès.

Je vous envoie les effusions de tous et de toutes.

À vous profondément.

V.[1]


À Paul Meurice.


18 octobre.

Me voici de retour. J’ai reçu votre douce lettre. Mon porte-monnaie est tellement à sec que j’attends avec quelque impatience la rentrée de ce bon M. Nicolet. Espérons que, grâce à lui, mon droit ira de plus en plus fort. Je ris, quoique ou parce que n’ayant pas le sou. — Voudrez-vous être assez bon pour transmettre ma réponse (ci-jointe) à notre excellent et gracieux ami M. Ph. Burty. Je dis non[2] et j’ai la conscience que vous m’approuvez. Il y a péril déjà à être une sorte de tête de colonne dans ce livre-Légion créé par vous. L’attitude la plus simple est la meilleure. M. Burty me comprendra, et n’insistera pas. Je n’en suis pas moins fort chatouillé dans ma vanité qu’il ait cru un croquis de moi présentable en si grande compagnie.

À quand votre drame, votre succès et ma joie ?

V.

J’attends toujours la table du livre Paris. Je n’aimerais point l’addition au titre que je vois dans les journaux : Par ses illustrations. On ne se dit point ces choses-là à soi-même. C’est votre avis, n’est-ce pas ?[3]

  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.
  2. Ph. Burty, chargé de la partie artistique de Paris-Guide, avait demandé un croquis de Victor Hugo.
  3. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Publiée en partie dans Paris. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.