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À Jules Janin[1].


H.-H. jeudi 6 avril [1865] 4 h.

Les académies vivent de gloire, j’admire souvent leur sobriété, mais cette fois l’académie française sera gourmande, et vous nommera[2]. J’en suis sûr, et tellement sûr qu’en entendant sonner quatre heures, je déclare la chose faite, et je vous écris pour vous remercier de la bonté que vous avez d’être notre confrère. Je tiens à ce que vous soyez de l’académie puisque j’en suis, à ce qu’il paraît. Une fois n’est pas coutume, l’académie peut bien nommer Jules Janin. Elle s’en vengera demain en retournant aux bonshommes médiocres qui lui plaisent. Bravo donc. — Je crie bravo à l’académie par-dessus les moulins de Montmartre et à vous par-dessus les falaises de l’Océan.

Victor Hugo[3].


À François-Victor. À Madame Victor Hugo[4].


H.-H 17 avril [1865].

Charge-toi, mon Victor, de transmettre ce mot à M. Frédérix. As-tu remercié pour moi Bancel ? J’ai écrit il y a six semaines à Mme  Busquet (Alfred) sous le couvert de M. Pagnerre. Lettre de félicitations. Pas de réponse. Demande à M. Pagnerre s’il a fait parvenir ma lettre. M. Marquand est marié, et aux anges depuis cinq jours. — Chère amie, Julie a dû t’écrire ce qu’on nous dit à la Banque. Ad. avait écrit elle-même, on lui avait répondu, et elle avait l’argent. À propos d’Ad. un mot très important. Tu m’as demandé pour elle 1° 150 fr. par mois, ce qui fait par an 1 800 fr. — 2° 300 fr. pour saison deux fois par an, ce qui fait par an 600 fr. ;

total……… 2 400.

Or Ad. écrit que tu lui as dit 300 fr. par mois. Hâte-toi de rectifier cette erreur. Car malheureusement, cet argent qu’elle rêverait, tu sais l’usage qu’elle pourrait en faire. Je tiendrai ce que je t’ai promis, rien de plus. — C’est déjà dangereux. Elle met l’argent en réserve pour se perdre, la pauvre

  1. Inédite.
  2. Jules Janin ne fut élu qu’en 1871.
  3. Collection de M. Moulin.
  4. Inédite.