Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/454

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
À Paul de Saint-Victor[1].

Vous êtes, cher monsieur, un grand critique parce que vous êtes un grand poëte. Vos articles sont des œuvres. Vos feuilletons ont le souffle lyrique en même temps que la science et la pénétration. Je vous demande la permission de contresigner la lettre de madame Victor Hugo[2]. Elle vous admire et je vous aime.

Victor Hugo[3].


À Paul Meurice[4].


H.-H., 8 août [1863].

Je vais partir dans quelques jours, avec cette douce pensée de vous rencontrer. Si je ne vous vois pas, c’est que vous serez heureux autrement, et mieux, et je vous aime tant que toutes les formes de votre bonheur me plaisent, même celles qui me priveraient de vous serrer la main et de vous embrasser, sur notre Rhin ou notre Moselle de l’an passé. Votre noble et grand esprit m’a fait de ce voyage trop rapide et trop court un paradis. À bientôt donc, peut-être.

Je vous serai obligé de payer pour moi à Mme  d’Aunet un bon de 250 francs qu’elle vous présentera.

Charles est venu me voir le mois passé. Comme nous avons parlé de vous ! comme nous allons en reparler encore, jusqu’à ce que je vous revoie ! Je sais que vous travaillez. Je vous crie bravo. Vous avez depuis dix ans créé un

  1. Inédite. — Paul de Saint-Victor écrivit dans La Presse des 3 et 12 août 1863 deux articles sur Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie.
  2. Voici la lettre que Madame Victor Hugo envoya à Paul de Saint-Victor après avoir lu son premier article :
    Hauteville-House, 7 août [1863]
    « Le journal La Presse nous apporte, monsieur, votre bienveillant article. Vous voyez mon modeste ouvrage à travers votre sympathie. Vous le rehaussez et le parez de la grâce puissante de votre talent et dans ce commentaire de maître j’ai peine à me retrouver. Si mon effort vous a trouvé facile et si vous m’avez lu avec indulgence, nous vous avons lu avec admiration. Le resplendissant article dont mon humble travail est si fier se double pour moi du bonheur de vous avoir écouté. Puisque ces belles lignes nous promettent une suite, laissez-moi, monsieur, vous remercier d’avance.
    Agréez l’expression de mes sentiments les plus distingués.
    Adèle Victor Hugo. »
  3. Collection Paul de Saint-Victor.
  4. Inédite.