indiscret de vous les rappeler ? est-ce importun de vous faire resonger à ces joies ? J’ai travaillé tout l’hiver, passim, la tête plongée dans cette incubation de ma grande rêverie que vous savez. Dieu me donnera-t-il vie et force pour mener à fin cette immensité que mes ennemis appelleront énormité ?
Je suis un peu vieux pour mettre en mouvement les montagnes, et quelle montagne ! la Montagne même ! 93 ! enfin ! Diex el volt. Cher grand cœur que vous êtes, aimez-moi un peu. Où en sommes-nous de nos comptes ? Serez-vous assez bon pour remettre à ma femme, de ma part, 150 fr. Ma femme vous priera peut-être aussi de payer des valeurs. Que faites-vous en ce moment ? Quelle œuvre exquise et profonde préméditez-vous ? Écrivez-moi. Je vous aime bien.
Un grand malheur vous frappe[2] ; j’ai besoin de mettre mon cœur près du vôtre. Je vénérais celle que vous aimiez.
Votre haut esprit voit au delà de l’horizon ; vous apercevez distinctement la vie future. Ce n’est pas à vous qu’il est besoin de dire : espérez. Vous êtes de ceux qui savent.
Elle est toujours votre compagne ; invisible, mais présente. Vous avez perdu la femme, mais non l’âme. Cher ami, vivons dans les morts.
Chère amie,, j’ai ton livre[4]. J’ai passé ma journée à le lire, j’ai lu presque tout, je suis ravi, c’est exquis et bon, c’est simple et délicat et vrai