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vue peut-être dans L’Indépendance belge. Elle n’a pu paraître entière que dans Le Courrier de l’Europe de Londres.

À vous. Con todo mi alma.
V.

Vous seriez bien aimable de m’envoyer, sur les exemplaires qui me reviennent, une dizaine des Enfants illustrés. Cela m’aidera pour mes petites étrennes locales. Vous pourriez me faire cet envoi par Merrhuys, à l’adresse de Barbet, gigh street, à Guernesey[1].


À Michelet.


Hauteville-House, 2 décembre 1862.

J’achève ce matin même la lecture de La Sorcière, cher et grand philosophe. Je vous remercie d’avoir fait ce beau livre. Vous avez mis la vérité sous toutes ses formes, dont la plus magnifique peut-être est la pitié. Vous ne vous contentez pas de convaincre, vous émouvez. Ce livre est un de vos grands triomphes.

Ce que j’en aime, c’est tout ; c’est ce style vivant qui souffre avec le martyr ; c’est cette pensée qui est comme une dilatation de l’âme dans l’infini ; c’est ce grand cœur, c’est cette science mêlée d’attendrissement ; c’est cette peinture ou, mieux, cette intuition de la nature, d’où sort, splendide, on ne sait quel démon-dieu qui fait sourire et pleurer.

Le solitaire vous rend grâces de lui avoir envoyé ce doux, profond et poignant livre. C’est un songeur attristé, bien accablé souvent par le spectacle et l’obsession de la souffrance universelle ; mais, quand sa main sent la pression de la vôtre, il lui semble qu’un rayon passe devant ses yeux.


À Louis Ulbach[2].


Hauteville-House, 2 Xbre [1862].

Cher poëte, il se trouve que je suis en même temps que vous dans un numéro du Temps (24 novembre) ; on m’envoie de Paris le numéro à cause de moi, et j’en remercie à cause de vous. Quelle noble et charmante page vous venez d’écrire sur vous-même ! Nulle fausse modestie, mais la dignité

  1. Collection Jules Hetzel.
  2. Inédite.