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Je suis heureux d’avoir reçu, au milieu de cette mêlée, une poignée de main du grand patriote Mazzini.

Victor Hugo[1].
Paris, 28 septembre 1851.


Au poëte-tonnelier Viguier.

C’est en prison, c’est avec mes fils, monsieur, que j’ai lu vos beaux et nobles vers. Vous êtes poëte, et vous êtes peuple ; vous avez de la lumière dans l’âme et de la flamme dans le cœur. Tout ce que vous dites, vous le pensez, tout ce que vous sentez, vous le chantez. Aussi mon cœur s’ouvre-t-il à vous tout entier. Je vous remercie.

C’est une joie, croyez-le bien, de souffrir pour ses convictions. Mes fils sont fiers et heureux. Ils entrent dans la vie publique par la brèche et les blessures qu’on leur a faites ne peuvent rien tuer en eux.

Est-ce qu’on tue les idées ?

Tous tant que nous sommes, espérons. Tous nous nous tournons vers l’avenir rayonnant. Le jour se lève, et à chaque instant il éclaire mieux et il rend plus lisibles les pages de cette grande constitution qu’on appelle l’Évangile. Dieu et le Peuple ! C’est là ma foi, monsieur, c’est aussi la vôtre. Je vous félicite et je vous remercie.

Victor Hugo[2].
20 8bre 1851. Paris.

Remerciez en mon nom, je vous prie, les honorables rédacteurs de La Tribune de la Gironde.


À Monsieur Henri de Lacretelle,
Château de Cormatin près Mâcon (Saone-et-Loire)[3].


Paris, 20 8bre [1851].

Votre cœur, mon cher et généreux poëte, comprend toutes les abnégations et tous les sacrifices. C’est une joie de souffrir pour ce qui est juste et vrai. Aussi vous nous envoyez des félicitations, et nous vous remercions d’avoir ainsi compris ce que nous sentons.

  1. Actes et Paroles, Avant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Communiquée par M. Corbineau.
  3. Inédite.