Je ne puis m’expliquer quelle est l’intention du bon Dieu en nous ôtant, à nous, exilés, le soleil, cet été ; peut-être fera-t-il compensation en nous ôtant Bonaparte cet hiver. Si cela est, que ce mystérieux tout-puissant soit loué !
Je vous serre cordialement la main, monsieur.
Vous avez fait là des vers de marbre blanc, des vers bas-relief, qui pourraient suppléer les métopes sacrées et rendre au Parthénon ce que lui avait donné Phidias et ce que lui a volé Elgin. Et vous espériez être couronnée ? Ô charmante et noble femme que vous êtes, cela était trop beau pour n’être pas proscrit. — Vous avez raison, ce poëme passe vos autres poëmes ; je suis tenté de dire de vos vers ce que vous dites des grecs ; on y sait à peine
Maintenant vous me demandez conseil. Faut-il publier ce poëme, quitte à en faire un autre l’an prochain ? Si vous avez de ces opulences-là, si vous êtes comme Latone, sûre d’enfanter Diane après Apollon, et de mettre au jour deux jumeaux divins, allez, faites, publiez, que voulez-vous que je vous dise ? Je me borne à vous admirer.
Il va sans dire que, si vous reconcourez, et si je suis encore de l’Académie en 1854, vous disposerez de moi et que je ferai mon possible et mon impossible pour que l’Académie ne fasse pas une nouvelle sottise.
Voici le portrait que votre chère et gracieuse amie veut bien désirer. Ce n’est pas ma faute s’il est si pâle ; c’est la faute du soleil de juin qui se met maintenant à manquer de parole tout comme s’il avait l’arrière-pensée de devenir empereur de quelque chose.
Quand vous verrez Préault[2], Jules Favre, Pelletan, parlez-leur un peu de