Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/555

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’en passant. J’espère cependant vous voir prochainement. Si le hasard vous amène devant ma porte, montez, monsieur. Vous serez le bienvenu.

Je vous félicite pour votre talent et je vous aime pour vous.

Victor Hugo[1].


À Léopoldine.

Bonjour, ma Didine. Bonjour, ma Poupée. Je t’écris de Rennes. Il est cinq heures du matin. C’est jeudi, un jour de congé. Voilà deux nuits que je roule, secoué comme une bouteille qu’on rince. Aujourd’hui, je verrai la mer.

Je t’embrasse, et mes trois autres bons petits bijoux.

À bientôt.

Ton petit papa,
V.[2]
7 août [1836].


À Ulric Güttinguer.
Fourqueux, 15 août [1836].

Il ne faut pourtant pas que l’envie de vous aller voir m’empêche de vous répondre, mon cher et bon ami. J’irai vous chercher un de ces jours, mais en attendant je veux vous dire que votre lettre m’a fait grand plaisir et grand bien. C’est une si bonne chose, et si rare, qu’un ancien et constant ami. — Et quand cet ami est vous !

Il y a bien longtemps que nous ne vous avons vu, mais vous n’avez jamais été absent de nos causeries, de nos pensées, de nos affections. Aujourd’hui je vous retrouve dans votre gracieuse lettre tel que vous avez toujours été, tel que vous serez toujours, bon et charmant poëte.

J’ai su tous vos chagrins avec votre pauvre enfant malade. J’ai compris, je dirais presque j’ai senti tout ce que vous avez souffert.

J’irai vous voir. Je vous traînerai ici, où vous trouverez toute une famille, grandie par un bout et vieillie par l’autre, qui vous aime bien. Ma femme a grand désir de vous revoir et moi aussi[3].

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Archives de la famille de Victor Hugo.
  3. Archives Spoelberch de Lovenjoul.