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Francis est aussi fort heureux ; il a été plein d’affection et de tendresse pour nous, et a bien regretté que tu ne fusses plus à Paris.

Ma femme continue à se porter aussi bien que sa situation le permet. J’ai appris avec peine et joie tout à la fois, que tu avais été souffrant et que tu étais guéri. Nous te prions de féliciter également ta femme sur le rétablissement de sa santé, dont nous parle notre excellent Eugène.

M. Lebarbier[1] m’a écrit : je lui répondrai ; je n’ai rien encore de définitif à lui mander.

On m’avait parlé il y a quelque temps d’une pension de 3 000 francs, qui m’aurait été accordée sur le ministère de l’Intérieur. Je n’en entends plus parler ; si cette bonne nouvelle se confirme, je m’empresserai de te le mander, certain que notre bon père y prendra bien part.

Adieu, cher et excellent papa, tout le monde ici t’aime et t’embrasse, comme ton fils tendre et respectueux,

Victor.
Ce mercredi, 5 mars.

Nos hommages à notre belle-mère[2].


Au général Hugo.


Ce samedi, 15 mars 1823.
Mon cher papa,

Je suis dans un grand embarras ; je m’adresse à toi, sûr que tu me fourniras le moyen d’en sortir.

J’ai entre les mains un billet à ordre de 500 francs sur mon libraire[3] qui devait être acquitté le 11 février dernier. À cette époque, extrêmement gêné par la stagnation du commerce au milieu des bruits de guerre, mon libraire me supplia d’accepter un acompte de 200 francs, et de ne point user de la faculté que me donne la loi de faire protester mon billet, démarche qui eût pu ruiner son crédit. Avec l’assentiment de M. Foucher, auquel devaient être remis les 500 francs, je consentis à cet arrangement, dans l’assurance que le paiement des 300 francs restants aurait lieu dans le mois.

Depuis cette époque, l’embarras du crédit augmentant sans cesse n’a pas

  1. Libraire-imprimeur de Blois ; le général avait prié Victor Hugo d’intervenir près du chef de la Direction de la Librairie pour faire obtenir à M. Lebarbier le brevet exigé par la loi.
  2. Bibliothèque municipale de Blois.
  3. Persan, éditeur de Han d’Islande.