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absent de chez moi dans ce moment-là. Je compte néanmoins le voir bientôt, et je remplirai avec bonheur votre commission près de lui. En attendant les détails que cet aimable confrère vous donnera sans doute beaucoup mieux que moi sur Clytemnestre, je vous dirai que ce bel ouvrage va être représenté à la fin du mois, que Saül le suivra immédiatement sur le second théâtre, et que notre excellent confrère Soumet va devoir à ces deux magnifiques ouvrages une gloire immense et unique. Rien, dans cette prédiction, ne m’est inspiré par l’amitié.

Adieu donc ; recevez de nouveau tous mes remerciements pour le plaisir bien doux que m’apportent vos lettres, et croyez, monsieur, que le plus cher de mes titres sera toujours celui de votre confrère, de votre serviteur et de votre ami,

Victor H.

M. Soumet, auquel j’ai montré votre bonne lettre, vous remercie et vous aime comme moi, mais non plus que moi.


Au général Hugo.


Paris, 19 novembre 1822.
Mon cher papa,

Tout ce que ta bonne lettre nous dit de tendre et de personnel a été accueilli par deux cœurs qui n’en font qu’un pour t’aimer. Je ne saurais te dire combien mon Adèle a été sensible à l’expression de ton affection, de cette affection qu’elle mérite si bien par celle qu’elle daigne porter à ton fils. Elle va t’exprimer elle-même tout ce qu’elle ressent pour toi. Veuille bien, je t’en prie, dire à notre belle-mère combien nous sommes reconnaissants de tout ce qu’elle a bien voulu faire pour hâter notre fortuné mariage.

J’ai montré ta lettre à mes frères. Abel va t’écrire ; ils me chargent de t’embrasser tendrement pour eux. Maintenant permets-moi de t’embrasser pour moi et de céder le reste de cette lettre à ta fille.

Ton fils soumis et respectueux,
Victor[1].
  1. Bibliothèque municipale de Blois.