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10e strophe[1]. — On peut, pour la remplacer, choisir entre les deux strophes suivantes :

Ce dernier trait suffit : leur bonté les condamne.

Mais non ! l’arbitre de leur sort,
Tainville, à leur aspect brûlant d’un feu profane,
Tressaille d’un honteux transport.
Il veut, vierges, au prix d’un affreux sacrifice,

En taisant vos bienfaits, vous ravir au supplice.
Il croit vos chastes cœurs par la crainte abattus ;
Du mépris qui le couvre acceptez le partage ;
Souillez-vous d’un forfait ; l’infâme aréopage

Vous absoudra de vos vertus.

 
Quoi ! ce trait glorieux qui trahit leur belle âme

Sera donc l’arrêt de leur mort.
Mais non ! l’accusateur que leur aspect enflamme
Tressaille d’un honteux transport.
Il veut, vierges, au prix d’un affreux sacrifice,

En taisant vos bienfaits vous ravir au supplice.

Il croit vos chastes cœurs par la crainte abattus.
De vos jours Tainville est l’arbitre.
Souillez-vous d’un forfait : le monstre à ce seul titre
Vous absoudra de vos vertus.

Enfin dans la treizième strophe, on pourra, si l’on veut, substituer à Charlotte au front d’airain : Charlotte au cœur d’airain[2].


À Monsieur Pinaud.
Paris, 16 juin 1819.
Monsieur,

J’ai pris la liberté de voir M. de Moncabrié[3], qui n’a point encore reçu les exemplaires du recueil que vous avez la bonté de nous destiner. Peut-être aurais-je dû attendre que je pusse vous en accuser la réception avant de

  1. « (10e strophe.) On a critiqué dernier trait qui trahit, Tainville qui s’enflamme, le monstre alors tranquille. »
  2. « La 13e strophe nous a enchantés, mais on a regardé l’expression au front d’airain comme une phrase faite, qui, d’après l’usage établi, ne peut désigner que l’impudence. »
  3. « Vous recevrez franco de port chez vous, par l’intermédiaire de M. de Moncabrié, trésorier général des Invalides de la Marine, rue Mondovi, n° 4, deux exemplaires de notre recueil académique pour 1818 et 1819, l’un pour vous, l’autre pour monsieur votre frère. » (Lettre de M. Finaud, 20 mars 1819.)