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d’efforts ni faute de docilité. Son indulgence à mon égard a été trop grande, les signes en ont été trop flatteurs pour que je n’aie pas déployé toutes mes faibles ressources, afin de me rendre digne de l’une et des autres.

Je suis loin de croire avoir réussi partout également. Cependant j’avouerai, et vous n’en serez peut-être pas étonné, monsieur, que ces deux odes m’ont coûté plus de peine à retoucher qu’à composer ; voilà surtout pourquoi je doute du succès de mon travail. Quand j’hésitais entre deux versions j’ai cru devoir les soumettre toutes deux au choix de l’Académie.

Au reste, je juge inutile de vous dire, monsieur, que je ne tiens nullement à ce que les variantes que je vous envoie soient employées. Si l’Académie trouvait le premier texte préférable, elle me rendrait un véritable service en le conservant.

Veuillez agréer l’assurance du respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

V.-M. Hugo.


Ode sur le rétablissement de la statue de Henri IV.

3e strophe. — Aux 3e, 5e et 6e vers, substituez :

Trajan domine encor les champs que de Tibère
Couvrent les temples abattus[1].

9e strophe. — Au lieu des cinquième et sixième vers, lisez :

Désormais dans ses yeux, en volant à la gloire,

Nous viendrons puiser la victoire.
Etc.

Le mot carnage aura disparu, mais je tremble que cette nouvelle figure[2] soit bien hasardée.

11e strophe. — Je m’étais aperçu, en la composant, du défaut de suite que l’Académie y a remarqué dans les idées, mais ne pouvant y remédier, j’étais parvenu à me persuader que les lyriques avaient le privilège de laisser

  1. Voici les observations de M. Pinaud :
    « En approuvant l’idée qu’expriment les premiers vers de cette strophe, on a douté de la propriété de ces expressions :
    Trajan existe encor, quand Néron et Tibère
    Ont vu leurs honneurs abattus. »
  2. « L’expression en volant au carnage a paru sortir du ton, aussi juste que gracieux, de la strophe. »