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Au général Hugo.
20 août 1818.

... Tu sens qu’en sortant du pensionnat nous nous trouverons dénués de tout, même de lits, si l’on ne nous remet pas absolument tous les effets que nous avons chez M. Decotte ; nous te supplions donc de lui écrire pour que vers le 10 septembre, tout notre mobilier, qui nous est actuellement si nécessaire, se trouve à notre disposition[1].

Nous allons commencer notre droit : sois sûr, mon cher papa, que dans tous les temps nous nous ferons une étude de mériter ta satisfaction par nos travaux et notre conduite. Cette année même ce n’est pas sans quelque honneur que nous avons terminé nos cours ; nous ne doutons pas du plaisir que tu éprouveras en apprenant que nous avons obtenu des accessits dans nos classes et au grand concours des quatre collèges[2].


1819.


À Monsieur Finaud,
Secrétaire perpétuel de l’Académie des Jeux Floraux, Toulouse.
Paris, 29 mars 1819.
Monsieur,

La flatteuse nouvelle que vous m’annoncez[3], et votre lettre plus flatteuse encore, m’ont causé une joie bien vive, joie qui aurait pourtant été plus grande encore si mon frère se fût trouvé mieux partagé dans les décisions de l’Académie[4]. Quelque sévères qu’elles dussent lui paraître, je lui dois de reconnaître qu’il n’en a pas murmuré un seul instant et qu’il a été le premier à en proclamer la justice ; il me charge, monsieur, de vous remercier en son nom des éloges et des encouragements que vous voulez bien lui

  1. Eugène et Victor, en sortant de pension, retournaient, d’après le jugement de séparation de corps, habiter avec leur mère.
  2. Louis Belton. — Victor Hugo et son frère Eugène à la pension Cordier et Decotte et au Collège Louis-le-Grand. Extrait.
  3. « Votre belle ode sur le Rétablissement de la Statue de Henri IV a enlevé tous les suffrages. Le prix unique du concours extraordinaire lui a été unanimement attribué. » (Lettre de M. Pinaud, 20 mars 1819.)
  4. Eugène Hugo avait envoyé à l’Académie une ode sur la Mort du duc d’Enghien qui, « malgré de grandes beautés », ne fut pas récompensée.