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Puisque je n’ai pu, à mon grand regret, te porter cette réponse hier au soir, permets-moi d’y ajouter ce peu de lignes[1]. Je suis seul pour quelques minutes et j’en profite pour t’écrire. Que n’es-tu avec moi dans ce moment-ci, mon Adèle ! j’ai tant de choses à te dire. Pourquoi as-tu brûlé ta lettre de samedi ? tu ne saurais croire combien je t’en veux : tu avoues toi-même que tu avais quelque chose à me demander ? et tu ne l’as pas fait !… Voilà ta confiance pour moi. J’espère que ta prochaine lettre réparera ta faute… Tiens, mon Adèle, pardonne-moi, je suis tout fier d’avoir un reproche fondé à te faire. Tu vaux cent mille fois mieux que moi et pourtant tu es à moi. Va, crois que je ne serai jamais un ingrat. Adieu, quand pourrons-nous causer un moment ?

  1. C’est au verso de la dernière page formant enveloppe que ce billet est écrit.