Louis Blanc vient ce matin me consulter sur la conduite à tenir pour la Commune.
Unanimité des journaux pour me féliciter de m’être abstenu hier.
2 novembre. — Le gouvernement demande un Oui ou un Non. Louis Blanc et mes fils sont venus en causer.
4 novembre. — On dément le bruit de la mort d’Alexandre Dumas.
On est venu me demander d’être maire du iiie, puis du xie arrondissement.
J’ai refusé.
J’ai été à la répétition des Châtiments à la Porte-Saint-Martin. Étaient présents Frédérick Lemaître, {{Mmes Marie Laurent, Lia Félix, Duguéret.
5 novembre. — Aujourd’hui a lieu la lecture publique des Châtiments pour donner un canon à la défense de Paris.
Les iiie, xie et xve arrondissements me demandent de me porter pour être leur maire. Je refuse.
6 novembre. — Mérimée[1] est mort à Cannes. Dumas n’est pas mort, mais est paralytique.
7 novembre. — Le 24e bataillon m’a fait une visite et me demande un canon.
8 novembre. — Hier soir, en revenant de rendre sa visite au général Le Flô, j’ai passé pour la première fois sur le pont des Tuileries, bâti depuis mon départ de France.
9 novembre. — La recette nette produite par la lecture des Châtiments à la Porte-Saint-Martin pour le canon que j’ai nommé Châteaudun a été de 7 000 francs ; l’excédent a payé les ouvreuses, les pompiers et l’éclairage, seuls frais qu’on ait prélevés.
On fabrique en ce moment à l’usine Cail des mitrailleuses d’un nouveau modèle dit modèle Gattlir.
Petite Jeanne commence à jaboter.
La deuxième lecture des Châtiments pour un autre canon se fera au Théâtre-Français.
- ↑ Romancier, auteur du Théâtre de Clara Gazul, de Carmen, de Colomba ; devint, en 1830, chef de cabinet du comte d’Argout, puis membre de l’Académie française ; condamné à l’amende et à trois mois de prison pour avoir défendu, dans la Revue des deux mondes, Libri ; devint plus tard sénateur sous le second empire. (Note de l’éditeur.)