VI
Cette nuit 15 juin 1852, j’ai rêvé que j’étais prédicateur de l’Avent à Versailles devant Louis XIV et fait, tout en dormant, un sermon dont je me rappelle ceci :
Oui, au milieu de cette cour, de ces pompes, de ce Versailles, en présence de cette foule, de cette rumeur, de ces grands seigneurs les plus grands de l’Europe, de ces gardes qui ont un soleil d’or sur la poitrine, moi ombre, atome, grain de poussière, néant, pauvre moine pieds nus, ceint d’une corde et vêtu d’un sac, tremblant et comme anéanti devant la majesté du roi de France, si je songe à ce que j’ai à faire ici, je puis me redresser, sire, entr’ouvrir du haut de cette chaire les splendeurs formidables du saint des saints, et étonner, éblouir, accabler la majesté du roi de la majesté de Dieu !
À mon arrivée à Jersey, le 5 août 1852, il y avait sur les murs de Saint-Hélier les deux affiches que voici :
- ↑ Le nombre est resté en blanc dans le manuscrit. (Note de l’éditeur.)