Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome I.djvu/318

Cette page a été validée par deux contributeurs.

20 février. — M. de Montpensier a dit à l’orfèvre Froment-Meurice qui est chef de bataillon de la garde nationale et qui lui parlait de l’émeute de mardi : — S’il y a émeute, le roi montera à cheval, y fera monter M. le comte de Paris, et ira se montrer au peuple.

Des canons et des caissons traversent les rues et se dirigent vers les Champs-Élysées.




La semaine qui précéda la révolution, Jérôme Napoléon fit une visite aux Tuileries. Il témoigna au roi quelque inquiétude de l’agitation des esprits. Le roi sourit, et lui dit : — Mon prince, je ne crains rien.

Et il ajouta après un silence : — Je suis nécessaire.

Jérôme essaya encore quelques observations. Le roi l’écouta et reprit : — Votre Altesse a la première révolution trop présente à l’esprit. Les conditions sont changées. Alors le sol était miné. Il ne l’est plus.

Il était du reste fort gai. La reine, elle, était sérieuse et triste. Elle dit au prince Jérôme : — Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas tranquille. Cependant le roi sait ce qu’il fait.