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BANISTER, CAMBERT. 29

La musique du violon acquiert plus d’expérience grâce à l’influence des artistes étrangers.

des Anglais était inférieur à celui des Français. Dans cette situation, il chercha à tirer parti de son talent en fondant chez lui des soirées de musique et une école à laquelle il donna, en 1676, le titre pompeux d’Académie. On trouve dans les collections du temps des airs et des morceaux de violon composés par Banister. Son fils (né à Londres, vers 1663), a laissé des caprices variés qui ont été insérés dans une eoUecliou intitulée Division-Violin, de l’éditeur Henri Playford. Banisler mourut le 3 octobre 1676 et fut inhumé à l’abbaye de Wetsminster. En 1673, l’auteur de Pomone (le premier opéra français régulier, 1671), celui qui, on le sait, avait précédé Lulli dans la surintendance de l’Académie de musique, à Paris, Cambert, vint en Angleterre et prit le titre de maître de la bande du roi Charles II. A partir de cette époque, la musique de violon prit une grande importance et conquit une place honorable au théâtre, à la cour et dans la chambre. Il faut le dire, cette révolution, qui s’était opérée par degrés, était due en grande partie aux artistes étrangers qui étaient venus en Angleterre. A la fin du règne de Charles II, une violente réaction s’était faite contre la France, contre sa politique, contre les arts qui venaient d’elle, en un mot, contre tout ce qui touchait, de près ou de loin, à notre pays. Ce fut alors que la musique française perdit définitivement toute la faveur publique pour faire place à la musique italienne et allemande. Malgré l’énorme succès de Baltzar, son talent n’était pas de ceux qui devaient exercer une grande influence sur l’école de violon en Angleterre. Les difficultés qu’il se plaisait à surmonter étaient plus faites pour étonner que pour charmer ; il eut peu d’imitateurs.