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neige et du froid, nous arrivâmes au poste de Lithang (1)[1]. Le gouvernement chinois y tient un magasin de vivres, et une garnison composée d'une centaine de soldats. Les Mandarins de Lithang sont : un Liang-Taï, un Cheou-Peï et deux Pa-Tsoung. Quelques minutes après notre arrivée, ces messieurs vinrent nous rendre visite. Avant toute chose, il fut longuement parlé de la maladie et de la mort de notre conducteur. Ensuite il fallut dire quelle était notre qualité, et à quel titre nous étions dans la caravane. Pour toute explication, nous exhibâmes une longue et large pancarte, munie du cachet et de la signature de l'ambassadeur Ki-Chan, et contenant les instructions qui avaient été données à Ly-Kouo-Ngan à notre sujet. — C'est bien, c'est bien, nous dirent ces personnages ; la mort de Ly-Kouo-Ngan ne doit rien changer à votre position : vous serez bien traités partout où vous passerez. Jusqu'à ce jour vous avez toujours vécu en paix avec les gens de la caravane ; certainement la bonne harmonie durera jusqu'au bout. — Nous l'espérions bien ainsi. Cependant, comme, vu la fragilité humaine, il pouvait s'élever en route des difficultés, surtout parmi les soldats chinois, nous désirions beaucoup avoir avec nous un Mandarin responsable. Nous en fîmes la demande, et on nous répondit que, des quatre Mandarins qui étaient à Lithang, aucun ne pouvait s'absenter pour nous conduire ; que nous pourrions bien aller tout doucement, comme cela, avec notre escorte thibétaine et chinoise, jusqu'aux frontières ; et que là on nous trouverait facilement un Mandarin pour nous conduire

  1. (1) Lithang veut dire plaine à cuivre.