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laisser aucune ambiguïté. Ainsi les Mongols disent : La vingt-huitième année Tao-Kouang, qui est celle du bélier de feu (1848). En Chine, le cycle sexagénaire actuel a commencé avec l'an 1803, et les années Tao-Kouang datent de 1820, époque où l'Empereur aujourd'hui régnant est monté sur le trône. Il est à remarquer que Chun-Tchi, Khang-Hi, Young-Tching, Kien-Long, Kia-King, Tao-Kouang, ne sont nullement les noms des six premiers Empereurs de la dynastie mantchoue, mais plutôt des dénominations spéciales pour désigner les années de leur règne.

Les Thibétains ont adopté l'usage des cycles dénaire et duodénaire. Mais, en leur faisant subir des combinaisons plus nombreuses que les Mongols, ils obtiennent un cycle de deux cent cinquante-deux ans. Les douze premières années portent simplement le nom de douze animaux ; puis ces mêmes noms sont combinés avec ceux des cinq éléments, répétés deux fois jusqu'à l’année 72 du cycle. On ajoute ensuite à ces combinaisons le mot (mâle), qui conduit jusqu'à l'année 132 ; puis le mot (femelle), qui fait aller jusqu'à l'année 192 ; entin on fait alterner les mots et jusqu'à la fin du cycle.

Ce système chronologique, trop compliqué pour l'usage du peuple, est relégué dans les lamaseries où il est étudié et connu des Lamas les plus instruits. Les masses vivent au jour le jour, sans se douter même de l'existence de cette méthode de combiner les cycles. A part le Régent, nous n'avons trouvé personne à Lha-Ssa, qui sût nous dire dans quelle année nous étions ; on paraissait, en général, ne pas