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leur mission dans la Tartarie-Mongole ... Après un court aperçu sur les pays mongolo-chinois, l'auteur de l'article poursuit ainsi : Un Lazariste français, nommé Huc, arriva, il y a environ trois ans, chez quelques familles chinoises, qui s'étaient établies dans la Vallée-des-Eaux-Noires, à environ deux cents lieues de marche de la grande muraille. Un autre Lazariste, dont le nom m'est a inconnu (1)[1], se joignit à lui dans le dessein de former une mission parmi les Bouddhistes mongols. Ils étudièrent la langue mongole avec les Lamas des monastères voisins. Il parait qu'ils ont été pris pour des Lamas étrangers, et qu'ils ont été traités avec amitié, surtout par les Bouddhistes, qui sont très-ignorants, et qui prenaient le latin de leurs bréviaires pour du sanscrit qu'ils a ne comprennent pas, mais pour lequel ils ont une vénération secrète, parce que les rites de leurs livres religieux, en mongol traduit du sanscrit, sont imprimés en encre rouge.

Quand les Missionnaires se crurent suffisamment instruits dans la langue, ils s'avancèrent dans l'intérieur, avec l'intention de commencer leur œuvre de conversion. Depuis cette époque, on ne reçut d'eux que quelques nouvelles incertaines ; mais en mai dernier, du fond de la Tartarie-Mongole, on apprit qu'ils avaient été attachés à la queue de chevaux, et traînés ainsi jusqu'à la mort. Les causes réelles de cet événement ne sont pas encore connues. »

Pendant qu'on annonçait ainsi notre mort avec des

  1. (1) M. Gabet.