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le 25 août 1835 il mourut à Andkou, sur le chemin d'Hérat à Balk. La mort de Moorcroft, à la date et au lieu indiqués par Charles Ritter, a été annoncée pnr son compagnon de voyage, M. Tribeck, dans une lettre datée de Balk le 6 septembre 1825, et adressée au capitaine Wadé résidant à Loudiana (1)[1].

Nous avouons qu'il nous est impossible d'accorder entre eux des documents si opposés. Si réellement Moorcroft n'a pas été à Lha-Ssa, comment se fait-il qu'il y soit si bien connu, et qu'on y parle de son séjour d'une manière si précise ? Quel intérêt auraient pu avoir les Thibétains à forger de semblables anecdotes ?... D'autre part, si Moorcroft a été à Lha-Ssa, comment expliquer cette lettre de H. Tribeck qui annonce que son compagnon de voyage est mort en 1823, précisément à la même époque où, selon l'autre hypothèse, il aurait été en route pour se rendre dans la capitale du Thibet ?

Sans prétendre concilier toutes ces contradictions, nous allons citer un fait qui nous concerne, et qui paraîtra peutêtre avoir une certaine analogie avec l'affaire de Moorcroft. Quelque temps après notre arrivée à Macao, nous lûmes l'article suivant dans le Bengal Catholic Herald (2)[2], journal imprimé à Calcutta ... «  Canton, 12 septembre. — Les Missionnaires français de notre ville ont reçu dernièrement la nouvelle de la mort lamentable de deux Pères de

  1. (1) Voir le Journal asiatique de Londres, vol. XXI, page 786, et vol. XXII, page 596. Une notice sur les manuscrits de Moorcroft a été insérée dans le Journal de la Société géographique de Londres ; vol. de 1831, page 234.
  2. (2) Bengal Catholic Herald ; vol. XII, n° 9, pag. 120.