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Tout le monde, à Lha-Ssa, voulut visiter la chapelle des Lamas français ; plusieurs, après s'être contentés de nous demander quelques éclaircissements sur la signification des images qu'ils voyaient, s'en retournaient en remettant à une autre époque de s'instruire de la sainte doctrine de Jéhovah ; mais plusieurs aussi se sentaient intérieurement frappés, et paraissaient attacher une grande importance à l'étude des vérités que nous étions venus leur annoncer. Tous les jours ils se rendaient auprès de nous avec assiduité ; ils lisaient avec application le résumé de la doctrine chrétienne, que nous avions composé à la lamaserie de Kounboum, et nous priaient de leur enseigner les véritables prières.

Les Thibétains n'étaient pas les seuls à montrer du zèle pour l'étude de notre sainte religion. Parmi les Chinois, les secrétaires de l'ambassadeur Ki-Chan venaient souvent nous visiter, pour s'entretenir de la grande doctrine de l'occident ; l'un d'entre eux, à qui nous avions prêté plusieurs ouvrages chrétiens écrits en tartare-mantchou, s'était convaincu de la vérité du christianisme et de la nécessité de l'embrasser, mais il n'avait pas le courage de faire publiquement profession de la foi, tant qu'il serait attaché à l'ambassade ; il voulait attendre le moment où il serait libre de rentrer dans son pays. Dieu veuille que ses dispositions ne se soient pas évanouies!

Un médecin, originaire de la province du Yun-Nan, montra plus de générosité. Ce jeune homme, depuis son arrivée à Lha-Ssa, menait une vie si étrange, que tout le monde le nommait l'Ermite chinois. Il ne sortait jamais, que pour aller voir ses malades, et ordinairement il ne se