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furent rétablies sur l'ancien pied, et depuis lors, la paix n'a jamais été sérieusement troublée entre les deux gouvernements.

Les forces militaires que les Chinois entretiennent dans le Thibet, sont peu considérables. Depuis le Sse-Tchouen jusqu'à Lha-Ssa, ils ont, d'étape en étape, quelques misérables corps de garde, destinés à favoriser le passage des courriers de l'Empereur. Dans la ville même de Lha-Ssa, leur garnison se compose de quelques centaines de soldats, dont la présence contribue à relever et à protéger la position des ambnssadeurs. De Lha-Ssa, en allant vers le sud jusqu'au Boutan, ils ont encore une ligne de corps de garde assez mal entretenus. Sur les frontières, ils gardent, conjointement avec les troupes thibétaines, les hautes montagnes qui séparent le Thibet des premiers postes anglais. Dans les autres parties du Thibet, il n'y a pas de Chinois ; l'entrée leur en est sévèrement interdite.

Les soldats et les Mandarins chinois établis dans le Thibet sont à la solde du gouvernement de Péking ; ils restent ordinairement trois ans dans le pays ; quand ce temps est écoulé, on leur envoie des remplaçants, et ils rentrent dans leurs provinces respectives. Il en est pourtant un certain nombre, qui, après avoir terminé leur service, obtiennent la permission de se fixer à Lha-Ssa, ou dans les villes situées sur la route de Sse-Tchouan. Les Chinois de Lha-Ssa sont peu nombreux ; il serait assez difficile de dire à quel genre de spécialité ils se livrent pour faire fortune. En général, ils sont un peu de tous les états, et savent toujours trouver mille moyens pour faire passer dans leur bourse les tchan-ka des Thibétains. Il en est plusieurs