Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/256

Cette page n’a pas encore été corrigée

leurs cheveux sur les épaules, se contentant de les raccourcir de temps en temps avec des ciseaux. Les élégants de Lha-Ssa ont depuis peu d'années adopté la mode de les tresser à la manière des Chinois, et d'attacher ensuite au milieu de leur tresse des joyaux en or, ornés de pierres précieuses et de grains de corail. Leur coiffure ordinaire est une toque bleue avec un large rebord, en velours noir, surmontée d'un pompon rouge ; aux jours de fête, ils portent un grand chapeau rouge, assez semblable pour la forme au berret basque ; il est seulement plus large, et orné sur les bords de franges longues et touffues. Une large robe agrafée au coté droit par quatre crochets, et serrée aux reins par une ceinture rouge ; enfin des bottes en drap rouge ou violet, complètent le costume simple, et pourtant assez gracieux des Thibétains. Ils suspendent ordinairement à leur ceinture, un sac en taffetas jaune, renfermant leur inséparable écuelle de bois, et deux petites bourses de forme ovale et richement brodées, qui ne contiennent rien du tout, et servent uniquement de parure.

Les femmes thibétaines ont un habillement à peu près semblable à celui des hommes ; par-dessus leur robe, elles ajoutent une tunique courte, et bigarrée de diverses couleurs ; elles divisent leurs cheveux en deux tresses, qu'elles laissent prendre sur leurs épaules. Les femmes de classe inférieure sont coiffées d'un petit bonnet jaune, assez semblable au bonnet de la liberté qu'on portait sous la République française. Les grandes dames ont pour tout ornement de tête, une élégante et gracieuse couronne, fabriquée avec des perles fines. Les femmes thibétaines se soumettent dans leur toilette à un usage, ou plutôt à une règle incroyable,