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après lesquels il leur est enjoint de s'en retourner dans la Tartarie. Pendant leur séjour à Péking, elles sont entretenues aux dépens de l'Empereur, conformément à leur dignité.

Les plus élevés dans la hiérarchie des princes Mongols, sont les Thsin-Wang et les Kiun-Wang, Leur titre équivaut à celui de roi. Au-dessous d'eux viennent les Peilé, les Beïssé, les Koung de première et de seconde classe, et les Dchassak, Ils pourraient être comparés à nos anciens ducs, comtes, barons, etc. Nous avons déjà dit que les princes mongols sont tenus à certaines redevances envers l'Empereur ; mais la valeur en est si minime, que la dynastie mantchoue ne peut y tenir qu'à cause de l'effet moral qui peut en résulter. A considérer la chose matériellement, il serait plus vrai de dire que les Mantchous sont tributaires des Mongols ; car pour un petit nombre de bestiaux qu'ils en reçoivent, ils leur donnent annuellement d'assez fortes valeurs en argent, en étoffes de soie, en habillements confectionnés, et en divers objets de luxe et de décoration, tels que globules, peaux de zibeline, plumes de paon, etc. Chaque Wang de premier degré reçoit annuellement 2,500 onces d'argent — environ 20,000 fr.,— et quarante pièces d'étoffes de soie. Tous les autres princes sont rétribués suivant le titre qu'ils tiennent de l'Empereur. Les chassak reçoivent tous les ans 100 onces d'argent et quatre pièces de soie.

Il existe certaines lamaseries dites impériales, où chaque Lama, en obtenant le grade de Kelon, doit offrir à l'Empereur un lingot d'argent de la valeur de cinquante onces ; son nom est ensuite inscrit à Péking sur le registre du