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des conjectures souvent peu conformes à la vérité.

Suivant un usage universel, et qu'il nous a été facile de constater pendant nos voyages, nous diviserons les peuples Tartares en orientaux (Toung-Ta-Dze) ou Mantchous, et occidentaux (Si-Ta-Dze) ou Mongols. Les limites de la Mantchourie sont très-claires, comme nous l'avons déjà dit : elle est bornée au nord par les monts Kinggan qui la séparent de la Sibérie ; au midi par le golfe Phou-Hai et la Corée ; à l'orient par la mer du Japon, et à l'occident par la barrière de pieux, et un embranchement du Sakhalien-Oula. Il serait difficile de fixer les bornes de la Mongolie d'une manière aussi précise ; cependant, sans beaucoup s'écarter de la vérité, on peut les comprendre entre le soixante-quinzième et le cent dix-huitième degré de longitude de Paris, et entre le trente-cinquième et le cinquantième degré de latitude septentrionale. La grande et la petite Boukarie, la Kalmoukie, le grand et le petit Thibet, toutes ces dénominations nous paraissent purement imaginaires. Nous entrerons là-dessus dans quelques détails, dans la seconde partie de notre voyage, lorsque nous aurons à parler du Thibet et des peuples qui l'avoisinent.

Les peuples qui se trouvent compris dans la grande division de la Mongolie, que nous venons de donner, ne doivent pas tous indistinctement être considérés comme Mongols. Il en est plusieurs auxquels on ne peut attribuer cette dénomination, qu'avec certaines restrictions. Vers le nord- ouest, par exemple, les Mongols se confondent souvent avec les Musulmans, et vers le sud avec les Si-Fans ou Thibétains orientaux. La meilleure méthode pour distinguer sûrement ces peuples, c'est de faire attention à leur