Le Tartare qui, tout à l’heure, venait de prendre congé de nous, nous avait annoncé qu’à peu de distance des cavernes nous trouverions, dans une petite vallée, les plus beaux pâturages de tout le pays des Ortous. Nous nous décidâmes à partir. Il était déjà près de midi, quand nous nous mîmes en marche. Le ciel était pur, et le soleil brillant ; mais la température, se ressentant encore de l’orage du jour précédent, était froide et piquante. Après avoir parcouru pendant près de deux heures un sol sablonneux, et profondément sillonné par les eaux de la pluie, nous entrâmes, tout à coup, dans une vallée dont l’aspect riant et fertile contrastait singulièrement avec tout ce que nous avions vu jusqu’alors chez les Ortous. Au milieu coulait un abondant ruisseau, dont les sources se perdaient dans les sables ; et des deux côtés, les collines, qui s’élevaient en amphithéâtre, étaient garnies de pâturages et de bouquets d’arbustes.