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mes ces bons Tartares des bonnes nouvelles qu'ils venaient de nous donner, et nous nous remîmes en route.

Après une demi-heure de marche, nous découvrîmes en effet une vaste étendue d'eau sillonnée par de nombreuses barques de pêcheurs. Le nom de petite rivière (Paga-Gol) qu'on lui donnait, pouvait sans doute lui convenir dans les temps ordinaires ; mais à l'époque où nous nous trouvions c'était comme une mer sans limites. Nous allâmes dresser notre tente sur la rive qui, à cause de sa grande élévation, était parfaitement sèche. La beauté remarquable du pâturage nous engagea à nous y arrêter quelques jours pour faire reposer nos animaux, qui, depuis le départ de Tchagan-Kouren, avaient enduré des fatigues incroyables ; nous-mêmes nous sentions le besoin de nous délasser un peu des souffrances morales et physiques dont nous avions été accablés au milieu des marécages.