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Ceux qui s'emportent trop loin au delà des règles qui leur sont prescrites, sont traduits devant le tribunal de ce magistrat suprême, qui adroit de prononcer contre eux un jugement sans appel.

Après Moukden, les villes les plus renommées sont Ghirin, entourée de hautes palissades en pieux, et Ningouta, berceau de la famille impériale régnante. Lao-Yan, Kai-Tcheou et Kin-Tcheou sont remarquables par le grand commerce que la proximité de la mer y entretient.

La Mantchourie, arrosée d'un grand nombre de fleuves et de rivières, est un pays naturellement fertile. Depuis que la culture est entre les mains des Chinois, le sol s'est enrichi d'un grand nombre de produits venus de l'intérieur. Dans la partie méridionale, on cultive avec succès le riz sec, ou qui n'a pas besoin d'inondations, et le riz impérial découvert par l'empereur Khang-Hi. Ces deux espèces de riz prospéreraient certainement en France. On y fait aussi d'abondantes récoltes de petit millet, de Kao-Léang ou millet des Indes (Holcus Sorghum), dont on distille une excellente eau-de-vie, de sésame, de lin, de chanvre et de tabac, le meilleur de tout l'empire. chinois.

On cultive surtout, dans cette partie de la Mantchourie, le cotonnier à tige herbacée ; il fournit du coton avec une abondance extraordinaire. Un Meou, ou quinze pieds carrés environ, en donne ordinairement jusqu'à deux mille livres. Les fruits du cotonnier croissent en forme de gousse ou de coque, et atteignent la grosseur d'une noix. Cette coque s'ouvre à mesure qu'elle mûrit, se divise en trois parties, et met à nu trois ou quatre petites houppes de