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ses pas : car non loin de là, on montre la maison qu’habita la sainte Famille pendant son séjour en Égypte.

Maintenant, des bateaux à vapeur sillonnent le Nil et conduisent le voyageur du Caire à Alexandrie, grande et célèbre cité qui se fait européenne en toute hâte, et où on ne retrouve plus rien de ce qui fut autrefois. On est obligé de fouiller les livres pour faire revivre ses nombreuses illustrations, ses Églises florissantes, ses Martyrs, ses Docteurs et ses écoles savantes.

En Chine, en Malaisie, dans les Indes, à Ceylan, dans la mer Rouge, partout, on rencontre la domination anglaise, dont l’irrésistible besoin d’expansion cherche à absorber tous les peuples. On la retrouve encore en Égypte : l’influence française en a disparu en 1848. Les Anglais qui depuis longtemps convoitent la terre des Pharaons, ont habilement profité de nos discordes civiles et de l’instabilité de nos institutions pour s’insinuer dans les Conseils d’Abbas-Pacha. Mais la France, il faut l’espérer, reprendra bientôt partout le rang qui lui appartient, et l’Égypte pourra s’appuyer sans crainte, sur la force d’un gouvernement qui porte le nom du héros des Pyramides.

Le 3 mai, nous partîmes d’Alexandrie pour aller visiter la Syrie, Beyrouth, le mont Liban, Tyr et Sidon qui n’ont pas même conservé de ruines, Saint-Jean-d’Acre, le mont Carmel, et Jaffa qui