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dans leurs courses vagabondes, pour faire paître leurs troupeaux, parce qu'ordinairement les pâturages y sont plus gras et plus abondants.

Quoiqu'on ne puisse rien assurer au sujet de ces grandes cités, dont on retrouve encore les restes dans les déserts de la Tartarie, on peut pourtant présumer que leur existence ne remonte pas au-delà du treizième siècle. On sait qu'à cette époque les Mongols se rendirent maîtres de l'Empire chinois, et que leur domination dura près d'un siècle. Ce fut alors, qu'au rapport des historiens chinois, on vit s'élever dans la Tartarie du Nord, des villes nombreuses et florissantes. Vers le milieu du quatorzième siècle, la dynastie mongole fut chassée de la Chine. L'empereur Young-Lo, qui voulait achever d'anéantir les Tartares, ravagea leur pays, et incendia leurs villes. Il alla même les chercher jusqu'à trois fois au-delà du désert, à deux cents lieues au nord de la grande muraille.

Après avoir laissé derrière nous la Vieille-Ville, nous rencontrâmes une large route allant du midi au nord, et croisant sur celle que nous suivions d'orient en occident. C'est la route que suivent ordinairement les ambassades russes qui se rendent à Péking. Les Tartares lui donnent le nom de Koutcheou-Deham, c'est-à-dire Chemin de la fille de l'Empereur, parce que cette voie fut tracée pour le voyage d'une princesse que l'empereur de Chine donnait en mariage à un roi des Khalkhas. Cette route, après avoir traversé le Tchakar et le Souniout occidental, entre dans le pays des Khalkhas, par le royaume de Mourguevan. De là elle s'étend dans le grand désert de Gobi, du midi au nord, traverse le fleuve Toula tout près du Grand-Couren,