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Mello fut obligé de se sauver, en laissant au pouvoir des Chinois un grand nombre de prisonniers. Plusieurs moururent de faim dans les prisons de Canton et prévinrent par cette mort la sentence de l’empereur qui les condamnait à être coupés par morceaux, comme espions et comme voleurs. « En quoi, dit un auteur portugais, les Chinois leur faisaient moins d’injustice sur le second article que sur le premier. » Il y en eut vingt-trois qui subirent la rigueur de ce cruel arrêt.

Ce nouveau désastre ne découragea pas les Portugais. Poussés par la soif du lucre et le goût des aventures, quelques armateurs de Goa entreprirent un commerce interlope sur les côtes de Chine. Les mandarins, gagnés par des présents, fermèrent les yeux, et il fut enfin permis de trafiquer dans l’île de Sancian. Les Portugais y apportaient de l’or qu’ils tiraient d’Afrique, des épiceries des Moluques, des dents d’éléphants et des pierreries de l’île de Ceylan. En échange, ils en exportaient des soies de toute espèce des porcelaines, des vernis et le thé, qui est devenu une denrée presque indispensable aux Européens.


V.


Pendant que les Portugais cherchaient par tous les moyens à établir et à étendre des relations commerciales avec les Chinois, saint François Xavier propageait le christianisme dans les grandes îles du Japon. Pendant les discussions fameuses qu’il avait avec les prêtres