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emplacement pour y construire une église. Consentons que, s’il arrive chez nous des marchands étrangers, le dit religieux et ses compagnons ne se mêlent ni de leurs achats ni de leurs ventes, afin qu’ils ne fassent rien d’incompatible avec la dignité de leurs fonctions.

« Promettons en outre de n’ajouter foi à aucun des rapports qui pourraient nous être faits sur leur compte par les musulmans, étant bien certain que ceux-ci suivant une loi pleine d’erreurs, leur plus doux plaisir est de contrarier ceux qui professent la vraie religion.

« Nous demandons surtout avec les plus vives instances au grand provincial des Indes de nous envoyer de nouveau le dit père Antoine pour l’instruction de nos sujets.

« Donné à Caparangue, scellé de nos armes[1]. »

Le P. d’Andrada, après avoir cité dans sa relation le texte même de ce décret tel que nous venons de le reproduire, ajoute que le roi lui remit encore plusieurs lettres pour le recommander aux princes de Kachemire, d’Agra et de Lahor. Il donna ordre, en outre, qu’on le fit voyager dans tous ses États « exempt des impositions et taxes dont on est écrasé. » En retour de ces bienfaits, le P. d’Andrada fit cadeau au roi d’un beau tableau peint sur cuivre, représentant la Vierge et l’enfant Jésus. « Il était aisé de voir, dit d’Andrada, combien le roi et toute sa cour étaient fâchés de notre départ ; en nous disant le dernier adieu, il nous recommanda bien de revenir le plus tôt possible, parce

  1. Relation, etc., p. 26.