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entendu parler durant notre séjour dans le Thibet. Cependant nous avons fait connaissance avec les raisins dont parle le missionnaire du dix-septième siècle. Il y en a beaucoup à Lha-Ssa, et nous sûmes qu’on les apportait de Ladak et de Hamil. La ville de Caparangue devait probablement se trouver entre Kachemire et Ladak, vers l’extrémité nord de la chaîne des monts Himalaya.

Le P. d’Andrada ne fit pas un long séjour à Caparangue. Il avait promis d’aller rejoindre le Grand Mogol, dont il s’était séparé pour entreprendre ce voyage. De peur de trouver plus tard la route obstruée par la neige, il voulut profiter de la bonne saison et demanda au roi son audience de congé ; on le pressa beaucoup de rester dans le pays, et on ne consentit à le laisser partir qu’autant qu’il s’engagerait par serment à revenir l’année suivante. D’Andrada, qui avait remarqué à la cour et parmi le peuple de bonnes dispositions à recevoir les lumières de l’Évangile, accueillit avec empressement la proposition qui lui était faite. Il promit de revenir, mais en stipulant cinq conditions, que le roi accepta et qu’il fit consigner dans le décret suivant :

« Nous, roi du grand royaume du Thibet, ayant éprouvé un plaisir extrême de l’arrivée du P. Antoine d’Andrada, Portugais, pour enseigner la sainte loi dans notre pays, et le regardant comme notre maître, lui octroyons pleine et entière puissance et faculté de prêcher librement et enseigner à nos peuples ladite loi, défendons à qui que ce soit de le troubler dans cet exercice.

« Ordonnons de plus qu’il lui sera accordé un