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coutumés à ne respecter qu’eux-mêmes, et enseigner une loi nouvelle à ceux qui n’avaient pas cru jusque-là que personne pût leur rien apprendre. Mais il fallait aussi une humilité et une modestie pareilles à la sienne, pour adoucir à ce peuple superbe le joug de cette supériorité d’esprit, auquel on ne se soumet volontiers que lorsqu’on le reçoit sans s’en apercevoir. Il fallait enfin une aussi grande vertu et une aussi continuelle union avec Dieu que celle de l’homme apostolique, pour se rendre supportables à soi-même, par l’onction de l’esprit intérieur, les travaux d’une vie aussi pénible, aussi pleine de dangers que l’était celle qu’il avait menée depuis qu’il était à la Chine, où l’on peut dire que le plus long martyre lui aurait épargné bien des souffrances.