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Chine. À peine le P. Ricci eut-il fondé la mission de manière à présenter des garanties de stabilité, qu’on se hâta d’établir à Macao un séminaire pour les Chinois, et si le clergé indigène n’a pu encore être constitué dans ce pays au point de pouvoir se passer des missionnaires européens, cela tient à des causes particulières dont nous parlerons ailleurs, et nullement au mauvais vouloir des ordres religieux.

Les remarquables ouvrages de science et de religion que le P. Ricci publiait à Péking avaient définitivement fixé l’opinion publique en faveur des missionnaires, surtout dans la classe des mandarins et des lettrés. Plusieurs conversions éclatantes eurent lieu parmi les premiers magistrats de la capitale et jusque dans le collége impérial des Han-Lin. On sait que cette fameuse académie est composée de lettrés du premier degré. Elle fournit les orateurs pour les fêtes publiques et les examinateurs des concours de province ; elle doit encourager les études et favoriser les progrès de toutes les connaissances. Dans son sein il y a une commission chargée de la rédaction des documents officiels, et une autre de revoir les ouvrages chinois, tartares et thibétains publiés aux frais du gouvernement. Ses deux présidents habitent avec l’empereur et surveillent les études et les travaux des académiciens. Le collège des historiographes et le corps des annalistes dépendent de l’Académie des Han-Lin. Les premiers sont occupés à rédiger l’histoire de tel règne ou de telle époque remarquable. Les annalistes, au nombre de vingt-deux, écrivent jour par jour les annales de la dynastie régnante, qui ne peuvent être publiées que lorsque une autre lui a succédé. Ils sont