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salut du monde. Pourquoi ferais-je difficulté d’embrasser de toute mon âme cette loi divine, de la suivre et de l’observer ?

« Mais je considère que depuis l’époque de ma jeunesse jusqu’à mon âge de quarante-trois ans, ayant été plongé dans l’ignorance et les ténèbres, je suis tombé en une infinité d’erreurs et de péchés. Je prie donc le Père des miséricordes de daigner user à mon égard de commisération et de clémence, de me pardonner mes injustices, mes tromperies, mes impuretés, mes médisances, mes calomnies, mes paroles téméraires, mes désirs pervers, et aussi mes autres péchés grands et petits, que je les aie commis de propos délibéré ou par inadvertance. Je forme le bon propos qu’à l’avenir, dès cette heure, lorsque j’aurai reçu la purification sainte, je m’amenderai et je fuirai le péché ; j’adorerai le Seigneur du ciel en esprit et en vérité ; je m’appliquerai à observer les dix préceptes.

« Je renonce donc à ma conduite dépravée ; j’abjure les erreurs du siècle et je condamne tout ce qui n’est pas conforme à la loi divine ; et comme c’est aujourd’hui le commencement et l’apprentissage d’une nouvelle vie, comme la doctrine dont je fais profession renferme des choses sublimes et subtiles que je ne comprends pas assez, je vous en conjure, Père de bonté, créateur tout-puissant et conservateur miséricordieux du ciel et de la terre, daignez me donner l’intelligence de ces choses, auxquelles l’esprit de l’homme ne peut atteindre… Accordez-moi la grâce de réduire en pratique ce que vous m’aurez enseigné, afin que, vivant et mourant