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semblaient enfin prendre un nouvel essor. Les heureuses nouvelles qui arrivaient de la capitale ne contribuaient pas peu à favoriser leur action. Lorsque les mandarins entendaient dire que les étrangers du grand Occident prêchaient librement leur religion à Péking, et qu’ils étaient devenus en quelque sorte les protégés de l’empereur et de ses ministres, il n’en fallait pas davantage pour leur faire prendre envers les missionnaires les dehors les plus bienveillants. À Tchao-Tcheou, les magistrats visitaient assidûment le P. Lombard ceux mêmes qui avaient été les plus hostiles au P. Ricci montraient encore plus d’empressement que les autres. Plusieurs familles se convertirent et reçurent le baptême.

Cependant ce premier élan se ralentit. Ces populations, entièrement adonnées au trafic et aux intérêts matériels, se préoccupaient bien peu du salut de l’âme et des biens éternels. Le P. Lombard ayant pensé que les habitants des campagnes seraient peut-être mieux disposés pour recevoir la parole de Dieu, résolut d’évangéliser les environs de Tchao-Tcheou, et il ne tarda pas à remarquer qu’en effet les hommes simples et rustiques étaient bien plus près du royaume des cieux que les lettrés, les mandarins et les riches marchands. Lorsqu’il voulait évangéliser un village, il y envoyait quelques jours auparavant un zélé néophyte pour annoncer l’arrivée du missionnaire et préparer un peu le terrain à recevoir la semence évangélique. Le père alors se présentait exhortait la multitude qui l’entourait, lui expliquait sommairement le Décalogue et les principaux articles de la foi chrétienne. Ceux qui avaient l’intention de s’occuper sérieusement de devenir