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dans les missionnaires des apôtres qui s’en vont, la croix à la main, prêchant l’Évangile aux infidèles, supportant avec joie les privations et les souffrances de leur laborieux ministère, pourvu qu’ils puissent gagner des âmes à Jésus-Christ. Ce zèle ardent pour la propagation de la foi touche peu, il faut en convenir, les hommes indifférents, ceux qui sont accoutumés à compter pour rien les intérêts religieux ; cependant on est forcé de reconnaître que les missionnaires ont été, par le passé comme aujourd’hui, les agents les plus utiles à la civilisation et, à défaut de sympathie chrétienne pour les prédicateurs de l’Évangile, on devrait peut-être réserver aux propagateurs des idées et des progrès un peu d’admiration et de reconnaissance.


II.


Nous avons dit que les missionnaires avaient laissé au fond de l’Asie des traces profondes de leur apostolat. Le bouddhisme réformé, établi au Thibet sous la suprême direction du grand lama, a vivement excité la curiosité des Européens. Les premiers missionnaires qui en eurent connaissance au dix-septième siècle, ne furent pas peu surpris de retrouver au centre de l’Asie des monastères nombreux, des processions solennelles, des pèlerinages, des fêtes religieuses, une cour pontificale, des colléges de lamas supérieurs, élisant leur chef souverain ecclésiastique et père spirituel des Thibétains et des Tartares ; en un mot, une organisation assez semblable celle de l’Église romaine. Ces re-