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une œuvre sociale, car elle améliorerait le sort de 8000 braves Canadiens qui, par leur magnifique et leur énergique endurance, ont des droits sacrés à notre appui et à nos sympathies. »

Eh bien ! malgré toutes ces enquêtes — il y en eut une autre l’année suivante — et ces beaux rapports, le gouvernement ne se décidait à rien.

Le propriétaire croyait enfin le moment venu de faire fortune avec son héritage, aussi voulut-il saisir la balle au bond. Dès 1872, il promet $4,000. à son agent, John Fontana, s’il réussit à arracher au gouvernement 20,000 livres pour sa seigneurie. Ses instructions à l’endroit de l’habitant sont de plus en plus exigeantes, dans l’espoir probable de forcer le gouvernement à accepter ses conditions draconiennes.[1]

Tant que les anciens baux ont subsisté, en dépit de leur « illégalité et de leur teneur onéreuse », les habitants ont plutôt plié l’échine et s’y sont conformés à contre-cœur. Mais un beau jour, Monsieur Aurmont Sybrand David Van Barneveld, nouvel agent de Coffin, leur apprend qu’ils devront désormais en accepter d’autres beaucoup plus exorbitants, avec mille tracasseries nouvelles.[2] C’était trop fort : on avait déjà trop souffert de l’ancien système pour se laisser piétiner et écraser davantage. Indignée, toute la population se leva, comme un seul homme, pour protester et opposer la plus énergique résistance. Durant l’hiver 1888-89, de multiples assemblées publiques furent tenues dans les diverses municipalités de l’archipel et la pressante et énergique requête suivante fut préparée, puis transmise le 6 mai aux honorables membres du Conseil Exécutif de notre province.

  1. Voir app. X
  2. Voir app. XI