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ordinairement elles sont de trois ou quatre cents, et on ne peut facilement faire que quatre battues par saison. C’est la meilleure échourie des Îles, car elle a une inclinaison à l’intérieur, ce qui la rend moins dangereuse que les autres. Elle est la plus fréquentée et la plus spacieuse. Il est aussi plus facile d’y mener les vaches au lieu du supplice, parce qu’elles ont creusé un canal de six à huit pieds de profondeur par huit pieds de largeur dans lequel on les fait nager, puis on les tue en les tirant dans la tête à un point spécial. Ensuite, on charge le lard sur des chalands et on le transporte à la Grosse-Île, distante de quatre milles, où on le fond et le met en barriques.

« La petite île vis-à-vis La Manche — l’île aux Taquis — est encore plus commode parce qu’aucune tempête ne peut empêcher le transport du lard et qu’il y a du bois en abondance.

« La Grande Échourie est la deuxième en importance. Elle est à un demi-mille de La Manche et peut contenir autant de vaches que cette dernière, mais elle est plus dangereuse… Dans ces deux échouries, entre le dix juin et le quinze août 1765, il fut capturé 2000 vaches. La troisième est la Petite Échourie près du Cap-aux-Meules — exploitée en automne. On ne fait qu’une capture d’environ 400, en cette saison, mais elle en vaut 800 du printemps, car elle donne deux fois plus d’huile. C’est l’échourie la moins dangereuse des Îles… À cette époque de l’année, il fait de grands vents qui poussent les vaches loin dans l’intérieur pour se mettre à l’abri : cela rend la capture plus facile…

« Il y a d’autres échouries : deux du côté ouest qui n’ont jamais été exploitées. L’une peut contenir 6000 vaches, mais étant élevée de 50 à 60 pieds, elle est très dangereuse. Il a déjà été fait des captures de 800 sur