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tier dit des Îles de la Magdeleine. J’ai tenu à le citer en entier par curiosité, parce que c’est le premier écrit où il est fait mention de ce petit coin de terre. Cartier est-il le premier Européen à mettre les pieds sur nos Îles ? C’est plus que très probable, c’est même certain, d’une certitude relative, toutefois, comme le sont toutes ces histoires enveloppées de mystère et de suppositions.

LES PREMIERS ÉTABLISSEMENTS

Quarante ans plus tard, nous y trouvons des Français et des Sauvages. Quand Cartier eut publié le récit de son premier voyage, les Basques et les Normands poussèrent leurs entreprises jusqu’à ces îles où il y a « grandes bêtes comme grands bœufs. » Les Micmacs y passaient la belle saison ; les Français les y trouvèrent, se les associèrent par quelques présents et les employèrent pour charger leurs bâtiments d’huiles et de peaux. Ils leur donnaient rendez-vous pour la saison suivante et chacun regagnait sa patrie. Flattés de ces relations et du bénéfice qu’ils en retiraient, les Micmacs augmentaient leur nombre chaque année, en entraînant quelques frères dans ces équipés industrielles, où se scella la solide et fidèle amitié franco-micmac. Je ne crois pas qu’il y eut des Sauvages sur les Îles au passage de Cartier, car il en aurait eu connaissance. Ces grands aventuriers de Sauvages ne devaient pas cependant ignorer l’archipel.

Il y avait donc bien des années que Français et Micmacs chassaient le loup-marin et tuaient la vache-marine, quand en 1591 une expédition fut organisée par Monsieur de la Court Pré Ravillon et Grand Pré, afin d’aller à la découverte de l’Île Ramea, (îles ramées, c’-à-d. réunies les unes aux autres par des dunes