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ronnée d’isles de sablons[1]. Il luy a vng beau cap, que nommames cap du Daulplin[2], pour ce que c’est le commancement des bonnes terres.

« Le XXVIIe dudit moys de juin, nous rangeames ladite terre, qui gist est nordest et ouaist surouaist, et semble de loing que se soinct butterolles de sables, pour ce que ce sont terres basses et araineuses. Nous ne pumes allez ny dessandre à icelles, pour ce que le vent en venoict, et les rangeames celluy jour environ quinze lieues. »

Cartier veut parler de la dune du nord qui est basse et semée de ce que les habitants appellent buttereaux et qui sont des buttes de sable. Les battures s’étendent à quelques arpents du rivage et, à cause des vents forts des jours précédents, la mer était trop mauvaise pour permettre à Cartier d’atterrir.

« Le landemain, (dimanche, 28 juin) rangeames icelle terre, (la Pointe-au-Loup) environ X lieues, jusques à vng cap de terre rouge, qui est vng cap rongné, au dedans duquel il y a vne ancze, qui s’abat au nort, et poys sonme. Il luy a vng sillon de perroy, qui est entre la mer et vng estanc. D’icelluy cap de terre et estanc à vng aultre cap de terre, y a environ quatre lieues. Ce faict la terre en demy cercle, et tout rangé de sablons, faictz comme vng fossé ; par sur lequel et oultre yceluy, y a comme manière de marestz et estancqz, tant comme l’on peult voirs. Et auparavant arivez au premier cap, y a deux petittez illes, assez près de terre. Et à cinq lieues dudit second cap,

  1. C’est la Grosse Île. Cartier a vu juste : rien ne ressemble plus à une île et c’est le commencement de la terre ferme de l’archipel que Cartier prend pour le continent.
  2. Le cap Nord de la Grosse Île à huit milles et trois-quarts de la pointe ouest de Brion.